Un face-à-face avec Dieu ?

Question ou doute?

Je suis conscient que le titre de cet article induit plusieurs sens, car vous n’entendez pas mon intonation. Je peux très bien exprimer un questionnement ou un doute : Est-ce possible ? Ou le dire sur le ton de la proposition, comme je vous demanderais : Un café ?
En fait, c’est ce double sens que je vais explorer.

Nous trouvons dans la Bible des expressions telles que :
L’Éternel parlait avec Moïse face à face, comme un homme parle à son ami (1) 
Je lui parle face à face, dans une claire apparition et sans énigme (2) 

Ces versets sont devenus pour beaucoup la quête ultime de leur spiritualité, le summum de ce qui est possible de ce côté de l’éternité, l’aboutissement de l’intimité. Combien ai-je moi-même fantasmé avec ces versets pendant des années, m’imaginant à maintes reprises la manière dont pourrait se passer une telle entrevue ! La notion de dialogue n’a pas posé de problème trop longtemps, mais c’est celle d’un « face-à-face » qui paraissait un Everest à franchir.

Face à face

Ce même livre qui, je pensais, me donnait un fondement pour espérer vivre une expérience de « face-à-face » me donne aussi, sur cette expérience, des indications contradictoires et d’apparentes incohérences.
En voici quelques-unes :

L’Éternel vous parla face à face sur la montagne, du milieu du feu. (3)

… seul Moïse vit Dieu face à face et nul autre depuis (4)
Seulement Moïse ou aussi le peuple ?

L’Éternel vous parla face à face sur la montagne, du milieu du feu. (3)

… Nul homme ne peut me voir et vivre (5)
Ma face ne peut être vue. (6)
Comment est-ce possible que le peuple ait eu un « face-à-face » si on ne peut voir sa face et vivre,  et si sa face ne peut être vue ? Où est l’erreur ?

L’Éternel vous parla face à face sur la montagne, du milieu du feu(3)

… vous ne perceviez aucune image » (7)
Un « face-à-face » sans percevoir d’image ?

L’Éternel parlait avec Moïse face à face, comme un homme parle à son ami (1)

Je lui parle face à face, dans une claire apparition et sans énigme (2)
Et ailleurs Dieu ajoute : « Tu ne saurais voir ma face car nul homme ne peut me voir et vivre » (8)
Donc, en fait, malgré les « face-à-face » avec Dieu, Moïse n’aurait donc jamais vu la face de Dieu !

C’était plus simple sans réfléchir, maintenant comment « gérer » ces nouvelles informations ?
Et si, comme souvent, le « problème » ne venait pas du texte mais de sa traduction ou de sa compréhension ?

Traductions

Commençons par le mot panim, traduit dans nos bibles par « face »

Signifie-t-il « face », comme nous l’entendons aujourd’hui ?
Déjà, notons qu’en hébreu le mot traduisant ici « face » est toujours au pluriel (comme « ténèbres » ou « obsèques » en français). C’est loin d’être absurde, car n’avons-nous qu’un visage ? Notre même visage est changeant, depuis le nourrisson jusqu’au vieillard, ou même aujourd’hui, notre face peut avoir tant de facettes et d’expressions. Notre visage reflète notre état intérieur. Si, volontairement, nous tentons de le masquer, c’est de l’hypocrisie. Non seulement, nos sentiments impriment au quotidien leurs variations sur notre visage, mais les années le sculptent en profondeur, suivant ce que nous avons vécu. La multiplicité de nos faces n’est que l’expression de la diversité de nos intérieurs, même si nous n’offrons, à un moment donné, qu’un petit nombre d’entre elles.

Le mot panim signifie donc autant « face » ( dans le sens « expression de ce qui est à l’intérieur ») que « l’intérieur » lui-même.
Le mot panim a pour racine pné. Il signifie « à l’intérieur», «dans la profondeur», sens qu’on retrouvera aussi dans penimah, mot que l’on retrouve dans l’Hatikvah, l’hymne israélien (9)
Le mot panim, encore aujourd’hui a gardé cette notion d’intérieur, juste à considérer les expressions.
Inyané Panim: Affaires intérieures
Misrad a Panim: Ministère de l’intérieur
Panim a baït: l’intérieur de la maison

Maintenant, voyons l’expression « face à face »

Elle  traduit l’hébreu « panim el panim » litt. face(s) vers face(s)  ou « panim bé panim » face(s) dans face(s).
Nous trouvons ici deux concepts très parlants et très instructifs, le concept du vis-à-vis et celui de la fusion.

À la lumière de ces informations, les incohérences apparentes fondent comme neige au soleil. En recoupant l’ensemble des données ci-dessus survolées, il en ressort que l’expression face à face « panim el panim» ou « panim bé panim » dans la relation de Moïse ou du peuple avec le Divin, n’entendait certainement pas nous transmettre l’image anthropomorphique d’un Dieu qui s’entretient avec les hommes lors d’audiences privilégiées, mais plutôt le concept d’ une relation «intime», « d’intérieur à intérieur », « d’intériorisation du message», sans percevoir la moindre image.  Pas besoin qu’il y ait d’un côté le prophète et de l’autre un vieux barbu imposant et vénérable, image traditionnelle et enfantine de la divinité.

Un autre texte vient corroborer mon propos :

Quand Miriam et Aaron se rebellent : « ils dirent est-ce seulement avec Moïse que YHWH a parlé ? n’a-t-il pas aussi parlé avec nous ? » (10)
Pourtant ici, il n’est pas écrit ‘ym Moshé (avec Moïse) mais béMoshé (en Moïse) … quand YHWH « s’entretenait avec Moïse pânim el pânim, Moïse entrait en relation avec les profondeurs de Moïse. Ces profondeurs étaient en vis à vis avec celles de Dieu, voire en fusion.
Si « Dieu » parle dans la personne, l’écoute se fait donc à l’intérieur. .

Si nous voulons demeurer fidèles au texte hébraïque, cela ne nous laisse guère de liberté d’interprétation. Elohim parle en Moïse et non de l’extérieur…

Elohim parle en Moïse et non de l’extérieur

Moïse ressent un appel inexprimable, quelque chose qui ne raisonne pas avec lui, mais résonne en lui…
Les premiers pas de Moïse furent pourtant hésitants. « Moïse cacha sa face car il craignait de regarder vers Elohim ». (11)
Litt. nous pourrions traduire ainsi : « Moïse couvrit, tint secret ses intérieurs, car il craignait de regarder vers Elohim. »
Nous pouvons comprendre qu’il est impressionnant de cheminer vers nos intérieurs. Qui sait ce que nous découvririons au passage ? N’est-ce d’ailleurs pas là une attitude commune ? Ne craignons-nous pas de savoir ce qui bouillonne en nous, de peur d’être submergés et de ne plus rien maîtriser ?

Maître Eckhart

Et si nous ne voyons rien ? Nous avons vu cette possibilité de ne percevoir aucune image et pourtant il y a un face à face. Paul, lors de sa grande rencontre sur le chemin de Damas est devenu aveugle, il vit le RIEN comme l’écrit Maître Eckhart en commentant ce verset : « Saul se releva de terre, et, quoique ses yeux fussent ouverts, il ne voyait rien ; on le prit par la main, et on le conduisit à Damas. » (12), Quand Dieu venait de s’adresser directement à Paul de Tarse, tombé à terre d’émoi, afin qu’il cesse sa persécution des chrétiens. Maître Eckhart écrit :

« Paul fut relevé de terre, et ses yeux ayant été ouverts, il voyait rien. »
Il me semble que ce petit mot (le rien, le néant que voit Paul) a quatre significations :
• La 1re : quand il se releva de terre, les yeux ouverts, il vit le néant et ce néant était Dieu.
• La 2e : lorsqu’il se releva, il ne vit rien d’autre que Dieu.
• La 3e : en toutes choses, il ne vit rien d’autre que Dieu.
• La 4e : quand il vit Dieu, il vit toutes choses comme un néant. » (13)

Je reviens à mon titre : Un « face-à-face » avec  Dieu ? J’ai répondu au questionnement, le concept d’intérieur à intérieur, dans une notion de vis à vis et de fusion.
Reste la proposition à laquelle il vous revient de répondre : Un face-à-face avec Dieu ?

Le pèlerin chérubinique  :

Je vous laisse à vos méditations avec ces aphorismes d’Angelus Silesius tirés de son ouvrage Le pèlerin chérubinique  :

1,6. Ce que Dieu est, il faut que tu le sois

Pour trouver ma fin dernière et mon premier commencement
Il faut que je cherche au fond de Dieu,
Que je le cherche au fond de moi.
Que je devienne ce qu’il est, une lumière dans la lumière
Une parole dans la parole, un Dieu en Dieu

1,13. L’homme est éternité

Je suis, moi, éternité quand, lâchant le temps,
Je me saisis en Dieu et saisis Dieu en moi.

1,55. La source est en nous

La source est en nous, tu n’as pas à crier à Dieu,
la source est en toi, si tu n’en bouches l’issue, sans cesse elle jaillit

2,39. Adorer en esprit et en vérité

Qui, dans son for intérieur,
peut se lever et se hausser
au-dessus de soi jusqu’à Dieu,
Adore Dieu en esprit et en vérité

2,83. La montagne spirituelle

Je suis une montagne en Dieu, je dois me gravir
Pour que Dieu me montre sa face aimée.

4,156. Comment Dieu est en l’homme

Dieu est plus en toi que la mer entière
Dans une éponge, si l’on pouvait l’y faire tenir.

_______________________________________________________

(1) Exode 33 :11
(2) Nombres 12 :8.
(3) Deutéronome 5 :4
(4) Deutéronome 34 :12
(5) Exode.33 :20)
(6) Exode 33 :23)
(7) Deutéronome 4:12
(8) Exode.33 :20
(9) Hatikvah (l’hymne israélien),  commence par:  Kol ʿod ba-levav penimah Litt. Tant que dans le profond du cœur
10) Nombres 12:2
(11) Exode 3:6
(12) Actes des Apôtres 9:8
(13) Maître Eckhart, Les sermons, sermon 71

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Cet article a 16 commentaires

  1. Ludovic Auphand

    Merci pour ce partage Patrick. Je vais méditer cela avec grand intérêt. Le voyage intérieur amène à faire remonter à la surface certaine chose en nous pour être jeter. Comme un déblayage pour voir Dieu en nous, désobstruer la voie d’où jaillit la source intérieure. Ça bouscule un peu parfois, mais on sait pourquoi on le fait. Et même si on est comme « obstrué » dans certains domaines de nos vies, de nos coeurs, Dieu se laisse toujours trouver en disant « Hé Je Suis là, ne t’arrête pas, avance, continue, viens vers moi ».

    1. OLLIVIER Elisabeth

      convertie depuis 1 an et demi et ayant été une grande pécheresse,ayant enfreint presque tous les dix commandements et ayant 10 vies en une; repentie, sauvée par la main de DIEU plusieurs fois et me brisant les fois où je ne l’écoutais pas.Visitée par Jésus, me montrant une situation difficile de laquelle je n’arrivais pas à sortir et me disant, car je n’étais pas prête « Je me montrerai à toi, le jour où tu n’auras plus peur ».J’étais confrontée à l’époque à l’occulte et si cette VOIX , ne m’avait pas guidée, j’aurai fini en psychiatrie, je suis encore avec des crises de fybromalgie et en traitement, ainsi que pour l’humeur. Quand Dieu le décidera, je pourrais laisser tout et choisir ce que que j’aime, photo, peinture, écriture, je veux en sentir l’évidence, je ne fais partie d’aucune église et DIEU a répondu à mon désir de quitter la Normandie pour aller dans Les Landes au bord de l’Océan, tout pour faire un magnifique voyage intérieur, l’hiver pas un chat et l’été foule estivale! J’ai compris avec Patrick, le vrai sens de la repentance et se confier totalement à SON SEIGNEUR; même sortir des mots terribles sur le péché commis, pas en surface; j’ai la chance d’être pour certaines choses, pas toutes loin de là, semblable à ce qu’il dit et je suis une vraies pile avec Dieu, mais je n’avais pas lâchée prise. Depuis que je l’ai écouté dans sa dernière conférence avec Thierry Casasnovas, un vrai dialogue, s’est installé et un changement profond est entrain de se produire. jusque là, j’avais décidé de jeûner pour écouter Thierry et chaque fois les émotions, non vidées de leurs substances, me faisait re-craquer. Là j’écoute ce qu’il m’est demandé de faire, pour nettoyer mon temple totalement! C’est dur mais j’ai totalement confiance et je n’ai plus peur du diable car je sais, qu’en Christ, par son sang précieux versé sur la croix, plus pur que le diamant le plus éclatant, il a tout vaincu.
      Maintenant comment sait-on, le vers quoi, je suis appelée. La Voix Divine me dit de m’inscrire à des cours de peinture et de témoigner en écrivant mon livre déjà commencé, mais me replonger dans mon passé, m’est « fatiguant ». J’ai 72 ans et je me sens mieux qu’à 30 ans! Merci Patrick cordialement. Ce que tu fais au service de Dieu est splendide; un seul hic, je n’arrive pas à lire correctement La Bible? Alors j’écoute Jacques Colant enseignant de La Thorah pour bien la comprendre mais Jésus me dit de lire la Bible et que je serai aidée par Le Saint-Esprit à sa compréhension Et il me dit souvent, j’ai besoin de toi, avec ton passé, comme véhicule??? Il est temps que tu t’abandonnes totalement. Depuis ma profonde repentance, je goûte à une PAIX inconnue de moi, jusqu’à ce jour. Mal à la tête par mon 3ème jour de jeûne mais je ne dois pas boire! Jésus m’a demandé de faire un cycle qui correspond à 9… 4 jours de jeûne 3 à manger normalement etc 5 jeûne, 4 à manger, 6 jeûne, 5 à manger et tu verras! Amen

  2. wilfried regard

    Bonjour, j’écris ici parceque je ne sais pas comment m’adresser à vous autrement qu’en commentaire sur ce site.
    J’ai terminé hier soir de lire tous les articles de ce site.
    Et ce matin, j’ai l’impression qu’une petite lumière s’est faite dans mon esprit.
    Pouvez-vous confirmer ma compréhension ci dessous ?

    ——

    Jusqu’à présent je croyais que Christ vivait à l’intérieur de moi.
    Alors je m’adressais à lui comme à quelqu’un d’autre, vivant à l’intérieur de moi, chez moi, dans mon corps.
    Quelqu’un qui pouvait m’aider, me transformer, me parler, etc…

    Mais n’est-ce pas ceci que j’aurais du comprendre:

    Jésus-Christ vit en moi,
    il n’est pas un autre à l’intérieur de moi,
    il est moi-même et moi c’est lui-même.
    Quand je dis « je », je parle de Jésus.
    Quand je parle à Dieu mon père, c’est Jésus qui parle à Dieu notre père.

    Le vieux moi est mort,
    si mes yeux se tournent vers lui ils voient uniquement de la pourriture,
    il est incapable de faire qui que ce soit,
    il produit uniquement de la puanteur, c’est ce que font les morts.
    Ce cadavre ne peut pas s’adresser à Dieu.
    Il tourne uniquement sur lui-même, aveugle, sourd, muet, paralytique.
    Dieu ne veut pas de lui, il ne veut pas l’aider.

    Le nouveau moi c’est Jésus-Christ,
    il est la vie, la lumière, l’eau, le pain, le vin, le mouvement et l’être.
    Lui sait faire des miracles = moi je sais faire des miracles
    Lui entend la pensée de Dieu = moi j’entends la pensée de Dieu.
    Lui est triste = moi je suis triste
    Lui se réjouit = moi je me réjouit

    Je comprends pourquoi il n’y a pas de prière qui s’adressent à Jésus-Christ à partir de la pentecôte.
    Ce serait Jésus qui se prierait lui-même.
    Je ne regarde pas à l’intérieur de moi pour voir Jésus.
    Non, le fait de me regarder moi, c’est voir Jésus.

    (J’ai essayé de faire un schéma, mais je ne peut pas le joindre.)

    1. Paddy

      Une bonne synthèse, la bonne direction. La distinction entre Jésus le Christ et Christ qui vit en nous amènerait plus de relief (ça sera l’objet d’un article dans l’avenir), en effet après la pentecôte, Etienne a prié Jésus lors de sa lapidation.
      La plupart de nos bibles en français ont indifféremment Jésus Christ là où le grec a parfois Jésus le Christ (souvent pour le Christ historique) et à d’autres endroits endroits « Christ Jésus » (pour signifier celui qui habite en nous).
      Que la lumière continue de grandir jusqu’à son plein midi.

  3. Denis PINIAC

    Merci Patrick pour ce nouvel encouragement à venir frapper à la porte et persévérer jusqu’à ce qu’on nous ouvre, maintenant que nous savons ou se trouve cette porte…
    Moi qui depuis tant d’années demandait à Dieu comment se faisait-il que Moise puisse recevoir autant de Lui et moi si peu, alors que je vivais sous une meilleure alliance avec de meilleures promesses ?
    Et bien maintenant tout s’éclaire !!
    Vous savez quoi ? je n’attendrais pas ma 80 ème année pour entendre la voix de mon Dieu maintenant !

    1. Paddy

      Eh OUI, nous n’avons aucun complexe à avoir.
      Relation d’intérieur à intérieur, sans forcément percevoir une image, c’est bien plus profond que toutes les « onctions prophétiques » réunies 🙂

  4. marcus

    Bonjour Patrick,

    Quelle différence y aurait il entre le principe de « Mushotoku » ( sans objet, sans but, sans esprit de profit) du Zazen et l’Hésychia ?

    1. Paddy

      Pas assez calé en zazen pour pouvoir répondre, j’avoue que c’est la première fois que je vois le mot « Mushotoku ».
      Maintenant d’après les mots qui sont entre parenthèses, (sans objet, sans but, sans esprit de profit) on peut mettre beaucoup de sens à ces mots, certains auraient une similitude avec l’Hesychia mais sans plus avec la lumière que j’ai maintenant.

  5. Nina

    Bonjour Patrick,

    Cela fait à peine deux ou trois jours que j’ai découvert vos sites et les vidéos Youtube de vos enseignements. Et je peux dire: ENFIN ou AMEN ! Voici les réponses que je cherchais. J’ai 21 ans et cela fait 3 ans que j’ai rencontré Jésus dans mon coeur. La première année, j’ai vécu une vraie ‘fusion’ entre lui et moi. J’étais à la campagne seule, n’allant pas au lycée mais faisant des cours par correspondance, j’étais toujours dans ma chambre et Jésus s’est révélé. Juste Lui et moi et pas d’église… Un amour qui me remplissait par vague.

    Puis, étant un peu naïve et mal affermie, j’ai écouté les « conseils » que j’entendais et je me suis laissée attraper dans ‘un filet religieux’ ou il fallait toujours faire pour obtenir quelque chose de l’Etre, comme tu dis 😉 Sans m’en rendre compte, Dieu devenait mon débiteur alors que c’est l’inverse.
    Un salut par les oeuvres et non par la puissance de l’Etre en nous. Ce fut un glissement si lent et si imperceptible, sur le moment du moins. Plusieurs mois passaient, et je ne comprenais pas pourquoi Sa présence s’était comme volatilisée ! Finalement, petit à petit Jésus a enlevé les écailles de mes yeux pour que, comme Il me disait dans une chanson : « Tu vois au pays des Vivants (traduction de l’anglais) ».

    Merci Patrick ! J’ai compris le véritable évangile ! Tu as été comme une « claque de Dieu », mais une bonne. Je Lui suis tellement reconnaissante de m’avoir montré ce mystère par ton biais.

    Je disais à Dieu, lorsque je ne comprenais pas mon mal-être : Mais, pourquoi ai-je l’impression d’être à côté de la plaque ( on pourrait dire de rater la cible 😉 !) ainsi que bon nombre de chrétiens ? Pourquoi ne vit-on qu’un semblant de ta puissance parmi les chrétiens ? Pourtant, je connais l’évangile, non ? J’ai fait la fameuse prière de repentance ? J’ai connu ton amour ? Je ne veux pas pêcher, je veux te suivre…? Pourquoi est-ce qu’à l’église, je ne me sens pas à ma place ? Pourquoi est-ce que bon nombre de chrétiens ont une vie spirituelle superficielle, tiédasse, sans passion pour toi ? J’ai l’impression qu’on t’a laissé de côté, sur le bord de la route et que l’on continue sans toi ?!

    Maintenant je comprends pourquoi je ressentais cela. Jésus a complètement changer ma façon de penser. C’est une mine d’or ton travail, et je suis si heureuse de comprendre ! De Voir vraiment !
    J’aurais voulu suivre ta formation ! Mais pour l’instant je n’ai pas d’argent. Un jour, s’Il le veut. Merci et encore merci.

    P.S: je voulais également ajouté que j’ai cherché auprès même « d’autorités spirituelles » (Pasteur et son ‘bras droit’) des réponses à mon mal-être, à ma confusion. On me disait de plus prier, de plus parler en langues, de plus lire ma Bible pour retrouver ma relation avec lui… Toujours faire ! Personne n’a su me répondre, personne ne m’a dit ce que j’ai eu la grâce d’entendre durant ces 2 jours. MERCI !

    1. Paddy

      Merci, ça fait chaud au coeur. 21 ans et avoir eu cette prise de conscience, c’est prometteur. D’un sens, je suis « jaloux » de ta génération car elle ira beaucoup plus loin que la mienne ; d’un autre je suis enthousiasmé de ce qui se présente à l’horizon.
      Merci et continue.

    2. Jean P.

      Bonjour Nina :-))
      Bienvenue dans le Royaume…
      Merci à toi pour ton témoignage qui donne espoir !!!
      Cela fait bien des années que j’ai vécu ce que tu vis aujourd’hui !!!
      C’est encore une grâce de la part de Celui qui nous unis de pouvoir vivre Le Véritable.
      Après être redescendu sur terre, j’ai réalisé combien il y avaient beaucoup de morts qui se croyaient vivants parmi les dits chrétiens…
      Il n’y a aucune haine, amertume dans mon cœur quand je dis cela , c’est un constat tout simplement.
      Aussi ce n’est pas étonnant que tu as eu beaucoup de difficultés à te faire comprendre et à pouvoir communiquer !
      Tu comprends maintenant ce qu’a pu ressentir Jésus en tant qu’ homme sur la terre…
      Tu comprendras beaucoup plus rapidement ce que te révélera Celui qui est la Vie et qui habite en toi…
      Bonne route et au plaisir de te lire !

    3. Sylvie

      Oh Nina!

      Je suis profondément touchée, émue! J’aurais pu écrire ce texte mais je n’avais pas les mots. Tu as si bien ciblé!
      Merci à toi et bonne route! On se verra peut-être dans un séminaire, qui sait? Ne limitons pas Dieu! 🙂

  6. Nina

    Bonjour Patrick,

    Je l’espère de tout mon coeur ce que tu dis pour ma génération.
    Je ne sais encore de quelle manière Jésus souhaite m’utiliser ; l’avenir me fait un peu peur, je l’avoue. Aux yeux de mon entourage, je n’ai rien pour ‘m’en sortir’ : ni diplôme, ni ambition, ni talent particulier…

    J’ai une question qui me vient en lisant ton article. Il est écrit : « Nul homme ne peut me voir et vivre ». Moïse n’a jamais vu Sa face, c’était un dialogue intérieur. Mais, ce que je ne comprends pas, c’est que dans ton témoignage, tu dis que Jésus t’a montré sa face, tu as vu son visage, lorsque tu es mort de la septicémie. Je sais qu’il y a une explication à cela, peut-être est-ce parce que tu n’étais plus dans ton corps que tu as pu le voir ?

    Pardonne-moi pour ma question, je ne veux pas te faire perdre ton précieux temps…

    1. Paddy

      Ta question est légitime. Je vais y répondre simplement.
      1° J’étais déjà mort donc que risque de plus un mort ?
      2° C’est Jésus que j’ai vu, pas Dieu. je sais que certains vont grincer des dents mais je me permet ce distinguo et l’expliquerai plus tard. Pour ceux qui ont une « bonne meule » spirituelle, c’est du grain à moudre.

  7. Nina

    Merci Jean pour ton accueil ! Alors toi aussi tu es « redescendu sur terre ? »… Oui, ici je me sens vraiment chez moi, je me sens comprise et sur la même longueur d’onde 🙂

    J’ai l’impression de voir pour la première fois, sans aucun voile, et ceci est déroutant. C’est à la fois exaltant mais aussi triste, je trouve. En effet, trop de chrétiens sont emprisonnés. Ils sont dans une boîte. Pourtant, nous sommes sensés être la lumière du monde ?

    Comment se fait-il que nous en soyons arrivés là ? Je suis triste pour le peuple de Dieu, parce que nous ratons la meilleure part, celle qui ne nous sera pas ôtée. Par son sacrifice, Jésus nous a ouvert le chemin, pour que nous ayons la vie en abondance et pourtant, beaucoup restent prisonniers ! Je suis en colère. Nous avons voulu annoncer un évangile avec la ‘sagesse’ du langage qui a rendu la croix de Christ vaine, comme disait Paul.

    Merci Patrick pour tes réponses, j’ai hâte d’en apprendre davantage !
    Que Sa grâce soit avec vous !

  8. Marie-Alberta

    Merci Patrick
    Cette lecture avec ses esplications et ses précisions
    m’ont tout simplement édifié merci encore