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Voici la suite des articles Va vers toi – Part.I  et Va vers toi – Part.II Il est préférable de lire avant afin de pleinement profiter du développement qui suit.

La Bible dit que ce qui est contenu dans l’Ancien Testament n’est que l’ombre des réalités qui étaient à venir et que cette réalité est en Christ (1). Paul dit que toute écriture est inspirée et utile pour nous instruire, nous consoler, nous édifier (2). Paul nous dit aussi, concernant les hébreux, que ces choses leur sont arrivé à type d’exemple pour nous, pour notre instruction (3). Donc quand je lis le « lekh lekha » d’Abraham, je ne cherche pas le littéralisme je cherche l’instruction, la parole vivante pour moi dans l’écrit, la réalité qui est derrière l’ombre. Je cherche la substance et non la Lettre.
Pratiquement 4000 ans me sépareraient d’Abraham ! Abraham et Sarah étaient âgés, ils n’avaient pas d’enfant car Sarah était stérile. Abraham, originaire d’Ur en Chaldée, partit de Charan pour Canaan avec sa femme, son neveu, ses troupeaux, ses bergers.

Niveau littéral je me sens exclus d’une appropriation du texte : Avec ma femme nous ne sommes pas si âgés et nous avons trois enfants qui font notre joie. Je n’ai ni neveu (que des nièces) ni troupeaux (à part mes deux chiens et les chevaux que j’ai sous le capot) et ni serviteurs. J’habite dans la Drôme et non à Ur en Chaldée ou à Charan et n’ai aucun projet de déménagement vers Canaan. Donc, si je m’en tiens à la Lettre, difficile pour moi de m’identifier et de « sortir » quelque chose d’autre de ce texte qu’un maigre « soit prêt à obéir par la foi quand il te parlera, pas besoin de tout savoir, fais confiance ».
Ce n’est donc pas au niveau littéral que le texte me parle profondément, c’est au niveau allégorique et symbolique.
Je vais faire une synthèse (vraiment sommaire) d’une lecture allégorique de l’Odyssée d’Abraham. Abraham a fait son voyage de manière géographique, cependant un autre niveau de lecture nous montre aussi ce que peut être les étapes d’un cheminement intérieur (son ordre de départ Lekh Lekha signifiant aussi : va vers toi, marche, fais des pas vers toi). Si vous voulez en savoir plus, vous pouvez faire vos propres recherches dans la Bible et dans le livre des Jubilés.

L’Éternel dit à Abram : Va-t’en de ton pays, de ta patrie et de la maison de ton père, vers le pays que je te montrerai… Abram partit, comme l’Éternel le lui avait dit… (4)
C’est par la foi qu’Abraham, lors de sa vocation, obéit et partit pour un lieu qu’il devait recevoir en héritage, et qu’il partit sans savoir où il allait. (5)

Pars (va vers toi)
Pars du point où tu es. Va pour toi, dans ton intérêt, il y aura un bénéfice. Pars hors de ton pays, ta parenté et de la maison de ton père car tu es arrivé préfabriqué, sculpté par un héritage culturel, temporel, cultuel. Pars, hors de tes déterminismes, hors de ce qui a fait celui que tu es actuellement. Tu es un homme en devenir, tu as besoin de naitre de nouveau. Tu es Abram tu as besoin de devenir Abraham.
Pars vers le pays que je te montrerai, par vers l’héritage que j’ai pour toi. Ce pays de la promesse, pays où coule le lait et le miel, ce repos. Tous des concepts représentent clairement Christ !
Alors Abram parti comme Dieu lui avait dit. Il entame un « Lekh Lekha » qui durera toute une vie. Car même s’il y a un acte initial, le « Lekh Lekha » est un cheminement, une progression.

Les textes nous disent : C’est par la foi qu’Abraham, lors de sa vocation, obéit et partit…
La foi a été son mode opératoire. Tout ce qu’a fait Abraham dans son Lehk Lehka, il l’a fait par la foi.
La foi vient de ce que l’on entend, Abraham avait entendu l’appel, la foi est contenue dans la « parole entendue » (6).
Avoir entendu ne suffit pas, la foi sans les œuvres est une foi morte (7), la foi n’est pas un état statique mais conduit à une action ou une expérience.
La foi avance avec assurance car elle contient la substance des choses espérées et elle est la preuve convaincante des réalités non vues (8).
La marche par la foi est une marche non confirmée par les sens et par moment contestée par les sens et les circonstances (9)

Différentes révélations de l’Être
À peine commencé son odyssée, Abram passe du « entendre » au « voir ».   D’autres « sens » ont été stimulés. Il a des visions, se succèdent des révélations de Dieu, de son alliance, de la promesse. Abraham a pu plonger le regard dans l’avenir où il voit l’intention de Dieu pour une nouvelle humanité symbolisée par la cité que Dieu bâtit. Il a vu d’avance le jour de Christ qui rend tout cela possible (10). Il prend le pain et le vin avec Melchisédek (une préfiguration de Christ) (11)

Son voyage est aussi parsemé d’étapes de renoncements, à voir comme différentes couches qui devaient disparaître pour laisser apparaître l’Abraham de Dieu, appelé l’ami de Dieu.
Par renoncement, il se sépare de :
Sa culture, de son héritage, de ses liens
De Lot son neveu. Son nom signifie « le voile » ; Abraham se sépare d’un voile, juste après il peut contempler la promesse. (12) En se séparant de Lot il se sépare aussi de sa culpabilité (13)
Du stratagème humain, de la solution humaine (de l’effort humain pour aider Dieu et de ce que ça a engendré)
De la Loi et du fruit de la Loi (14)
De son prépuce, de son endurcissement lors de sa circoncision, symbole de la circoncision de cœur. (le coeur a besoin d’être séparé de son endurcissement, de son insensibilité) (15)
De son ancien nom, son ancienne identité, du nom qui lui avait été donné par son père (nouveau nom, nouvelle identité) (16).
De la pensée de l’impossible (il ne regarde pas aux circonstances  et au temps qu passe) (17).
Du fruit de la promesse (il préfère le donateur au don, celui qui bénit plutôt que la bénédiction) (18)

À la fin du chemin, malgré les épreuves rencontrées il est écrit :
Abraham était vieux, avancé en âge ; et l’Éternel avait béni Abraham en toute chose. (19)
Abraham expira et mourut, après une heureuse vieillesse, âgé et rassasié de jours, (20)

Tel père, tel fils…
Paul pose un fondement incontournable :
Or les promesses ont été faites à Abraham et à sa postérité. Il n’est pas dit : et aux postérités, comme s’il s’agissait de plusieurs, mais en tant qu’il s’agit d’une seule : et à ta postérité, c’est-à-dire, à Christ. (21)
Et si vous êtes à Christ, vous êtes donc la postérité d’Abraham, héritiers selon la promesse. (22)
Jésus l’a résumé en quelques mots : Si vous étiez enfants d’Abraham, vous feriez les œuvres d’Abraham. (23)

La postérité d’Abraham c’est Christ. Au bout du chemin, au bout de sa vie c’est Christ. Dans tous ceux qui se réclament d’Abraham, de la postérité spirituelle d’Abraham, il y a Christ.


(1) Épître aux Hébreux.8 :5 ; Épître de Paul aux Colossiens 2 :17
(2) Seconde épître de Paul à Timothée 3 :16-17
(3) Première épître de Paul aux Corinthiens.10 :6,11
(4) Genèse.12 :1,4
(5) Épître aux Hébreux.11 :8
(6) Épître de Paul aux Romains.10 :17

(7) Épître de Jacques.2 :17-20
(8) Épître aux Hébreux.11 :1
(9) seconde épître de Paul aux Corinthiens5 :7
(10) Épître aux Hébreux. 11:10, Évangile de Jean.8:56
(11) Genèse.14:18 ; Épître aux Hébreux.7:1-3
(12) Genèse.13:7-17
(13) Dans le livre des jubilés. 40, dans sa soixantième année, Abram a incendié la maison des idoles de son père et son frère Haran, père de Lot, est mort dans l’incendie, plusieurs années plus tard il quitte Haran et prends Lot comme son propre fils.
(14) Épître de Paul aux Galates .4:21-5:1
(15) Genèse.17:23-24
(16) Genèse.17:5
(17) Épître de Paul aux Romains.4 :18-21
(18) Genèse.22:1-14
(19) Genèse.24:1
(20) Genèse.25:8
(21) Épître de Paul aux Galates.3:16
(22) Épître de Paul aux Galates.3:29
(23) Évangile de Jean.8:39